Printemps de l'immobilier : entre hausses de taux, opportunités et retour en force du PTZ

Alors que cela chahute sur les places boursières, la pierre, synonyme de valeur refuge, a sa carte à jouer en ce printemps de l’immobilier. Des opportunités sont à saisir sur le front des crédits immobiliers. Décryptage des dernières évolutions des taux d’intérêt.

Alors que le printemps est traditionnellement une saison clé pour le marché immobilier, le cru 2025 s'annonce contrasté. Les emprunteurs doivent composer avec un climat financier compliqué, marqué à la fois par une remontée des taux de crédit et par des opportunités à saisir, notamment grâce au retour élargi du prêt à taux zéro, PTZ. Que vous réserve le printemps de l’immobilier en matière de financement de votre projet d’acquisition ?

 

Crédit immobilier : une dynamique de taux à double vitesse pour les taux d'intérêt

 

En ce mois d’avril, le courtier Empruntis rapporte une tendance à la hausse des taux sur les durées courtes, tout en observant une certaine stabilité, voire une amélioration, sur les durées longues. Ainsi, les taux moyens augmentent de 5 points de base sur 7 et 10 ans, tandis qu’ils restent stables au-delà de 15 ans. Ce calme relatif sur les longues durées crée des fenêtres intéressantes pour les emprunteurs au profil solide.
Les taux planchers révèlent encore plus de nuances. Grâce à des barèmes promotionnels appliqués par certains établissements régionaux, on observe une baisse de 5 points de base sur 7 ans, 15 points sur 10 ans, et jusqu’à 25 points sur 15 ans. Une baisse de 9 points est également visible pour les prêts de plus de 15 ans. Pour les meilleurs profils, ces conditions permettent d'obtenir des financements à des taux inférieurs à 3 % sur 25 ans pour les meilleurs dossiers de prêt.

Nassima Khiari, responsable des relations bancaires chez Empruntis, nuance cependant cet optimisme : « Le premier trimestre 2025 a été favorable grâce à une dynamique baissière des taux, mais les tensions géopolitiques actuelles pourraient inverser la tendance ». Elle souligne que les banques restent offensives, en continuant à proposer des taux négociables et personnalisés, particulièrement pour les primo-accédants, les hauts revenus ou ceux disposant d’une épargne mobilisable.

 

Remontée des taux en avril : un tournant ?

 

Après un mois de mars plutôt calme, avril marquerait donc un retournement dans plus de la moitié des barèmes bancaires. Certaines grandes banques nationales ont relevé leurs taux de 0,10 à 0,50 point, notamment pour les profils les plus modestes. L’une d’elles a mis fin à une offre promotionnelle à 2,99 % sur 15 et 20 ans, avec des taux revenus à un niveau de 3,20 à 3,50 % sur 20 ans. Une autre, après une baisse en mars, a revu ses conditions à la hausse de 0,25 point.
Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, détaille ainsi la période : « Les banques ont répercuté la hausse du taux d’emprunt d’État à 10 ans, qui a atteint 3,50 % en mars. Mais les barèmes ne sont pas figés : il existe encore des marges de négociation, notamment pour les dossiers attractifs ». On peut alors résumer que les taux moyens restent à 3 % sur 15 ans, 3,20 % sur 20 ans et 3,40 % sur 25 ans.

 

Le retour du PTZ : un vrai coup de pouce

Parmi les bonnes nouvelles d’avril, le retour du prêt à taux zéro pour la maison individuelle, et son élargissement à tout le territoire pour le neuf collectif comme individuel, constitue un tournant. Bien que les montants d’opérations et plafonds de revenus n’évoluent pas, les quotités de financement ont été ajustées : entre 10 % et 30 % pour l’individuel et entre 20 % et 50 % pour le collectif.
Cette mesure ouvre à nouveau les portes du financement à de nombreux foyers, comme le montre l’exemple d’un couple au Puy-en-Velay, dont le projet initialement non finançable devient réalisable grâce au PTZ, avec un allègement des mensualités de plus de 200 € et une réduction drastique du coût total du crédit.
Pour Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer : « Le PTZ 2025 permettra à de nombreux primo-accédants de concrétiser leur projet. Il réduit l’endettement, rend le financement plus acceptable par les banques et peut même se cumuler avec un prêt bonifié de 20 000 € dans certaines institutions. »

 

Une ombre au tableau : la hausse des frais de notaire

 

Depuis le 1er avril, une trentaine de départements ont augmenté de 0,5 % leurs droits de mutation, DMTO, plus connus sous le nom de frais de notaire. Cette hausse, temporaire mais significative, devrait s'étendre à une quarantaine de départements supplémentaires dès le mois de mai. Ainsi, pour un bien à 200 000 €, les acheteurs devront débourser environ 1 000 € de plus. Julie Bachet prévient : « Cette hausse, bien que modeste sur le papier, alourdit encore le coût d’achat dans un contexte où les taux remontent et les prix restent élevés. Heureusement, les primo-accédants en sont pour l’instant exemptés. »
Ce printemps de l’immobilier illustre donc parfaitement l’ambivalence du moment : entre vigilance face aux hausses de taux et réactivité pour capter les bonnes affaires. Les acheteurs doivent comparer, négocier, et intégrer les dispositifs d’aide comme le PTZ et les prêts bonifiés pour maximiser leurs chances de concrétiser leur projet immobilier dans les meilleures conditions. Un mot d’ordre pour les prochains mois : anticiper et s’informer.

Par Rédaction